La gravure musicale
numérique
Quel est le but poursuivi au
travers de cette page ?
Il s'agit de proposer des repères pour appréhender
globalement le problème de la gravure numérique.
La question est très complexe, surtout si l'on est spécialisé
en musique ancienne car dans ce domaine les conventions sémiologiques
ont changé maintes fois... S'y ajoute le choix d'un logiciel
adéquat.
Les problèmes à résoudre peuvent se résumer
ainsi :
- Etablissement du texte (choix éventuel de la meilleure
version + respect du mesurage et des signes originaux)
- Principes d'édition (exemple: il apparaît nécessaire
de s'en tenir à la notation d'origine des altérations
sans se soucier de les restituer selon les conventions modernes.
Voir notre édition du Livre d'orgue de Limoges).
Il convient également de s'abstenir de diviser les valeurs
d'origine car on pourrait aisément démontrer qu'en
agissant ainsi, un certain Willi Apel, prétendûment
spécialiste des notations anciennes a complètement
défiguré certaines de ses restitutions.
- Mise en page (marges, expacements des systèmes, tournes
etc...)
- Choix et possibilités du logiciel.
On notera, avant d'aller plus loin, que les problèmes
sont différents en musique ancienne. Il ne s'agit pas
pour nous d'établir un "code typographique"
car des usages qui sont justifiés du point de vue moderne,
ne le seraient point pour une oeuvre ancienne dont on doit respecter
la graphie originelle, telles les ligatures et quantités
d'autres détails en suivant scrupuleusement l'original.
Quelques exemples de fautes
à ne pas commettre...
Le métier de graveur a commencé
de se perdre au lendemain de la seconde guerre mondiale et la
qualité des productions contemporaines s'en ressent. Basé
autrefois sur une sorte de compagnonage, ne pouvaient devenir
professionnel que des artisans aguerris tandis qu'à l'heure
actuelle, à cause de la vogue de l'informatique, n'importe
qui peut faire à peu près n'importe quoi. Et l'on
peut relever des fautes graves dans les productions des plus
grands éditeurs. Et dans ce cas les logiciels ne sont
pas en cause...
Sainte colère !
Les éditeurs se plaignent du
"photocopillage". mais que mérite leur mépris
de l'acheteur. Car lorsqu'on constate certaines anomalies, c'est
bien pire que du mépris! Oui que méritent-ils?
Il est heureux que la loi permette la copie et la reproduction
pour l'usage privé du copiste (ce qui n'est pas le cas
pour la musique enregistrée ou les logiciels...) car s'il
fallait acheter certaines productions pour pouvoir simplement
les lire, ça serait bien un scandale!
Cependant, le fait de pouvoir photocopier
en toutes légalité la musique dès lors qu'elle
n'est pas destinée à un usage collectif, et à
fortiori public, n'est qu'une maigre consolation. Ceci ne m'empêche
nullement d'être littéralement en rage quand, pour
déchiffrer des noëls dont chaque variation pourrait
tenir sur une, voire deux pages, il faut tourner après
deux lignes en bas de page.
Mais ce qui m'irrite encore plus, c'est
la passivité de la plupart de mes collègues. Le
caractère calamiteux d'une fort pourcentage des éditions
de musique de clavier devrait normalement susciter des articles
vengeurs. Ca serait bien la moindre des choses que de remettre
à leur place ces éditeurs quand ils se plaignent
d'être "pillés". Malheureusement, il n'existe
pas de revue suffisamment influente et suffisamment libre qui
puisse donner la parole aux usagers et leur permette d'exposer
leurs doléances, exemples à l'appui.
Nous allons présenter quelques
exemples illustrés de fautes à ne pas commettre
mais en nous abstenant de mentionner l'éditeur. Du reste,
on ne saurait distinguer aucun éditeur qui soit à
peu près parfait quoique ce soit vraisemblablement les
français qui sont les plus critiquables.
Des français, des allemands
et des autres
D'une manière générale,
les éditeurs allemands sont beaucoup plus soucieux des
questions générales de mise en page. La "rythme"
interne de la composition est régulier, les tournes, sont
en générale très correctes. Du côté
français, c'est assez souvent la catastrophe. C'est d'autant
plus scandaleux qu'en fait de tournes, les pièces français
sont souvent très courtes. Les français, sur le
plan purement musicologique, semblent avoir été
plus soucieux d'authenticité plus tôt. Mais ce fut
souvent au prix de principe d'édition discutables.
Exemples
Les exemples suivants ne sont pas classés
par ordre de gravité. Ce degré a été
indiqué, surtout dans les cas les plus graves.
Etablissement du texte (versions multiples)
Lorsqu'il existe, pour une même oeuvre, plusieurs versions
différant par l'ornementation, lorsqu'elle est écrite
en toutes lettres, on devrait choisir les variantes les plus
élégantes et publier sous formes de notes, après
la pièce, les autres variantes existant en indiquant les
sources. Voici un exemple de restitution de pièces de
Froberger dont certaines pages sont rendues illisibles par une
débauche de (XXXX):
Ceci n'est pas une faute grave mais on voit bien que la volonté
de proposer une édition "scientifique" conduit
à sérieusement négliger le confort visuel
de l'exécutant.
Degré de gravité
: supportable. On a cependant intérêt à scanner
de telles pages et à virer tout ce qui n'est pas le texte
principal, surtout pour un concert !
Etablissement du texte (erreur gravissimes
de mesurage) :
Voici un exemple d'erreur gravissime provenant d'une célèbre
collection musicologique américaine où l'on a coutume
de rediviser les mesures, preuves que les "sommités"
qui ont présidé à ces restitutions n'ont
strictement rien compris à la musique qu'il s'est agi
d'éditer car elle s'en trouve complètement défigurée
puisque les articulations s'en trouvent déplacées.
Difficile de faire pire, en fait les éditions dont il
s'agit sont inutilisables, à moins de les scanner et d'effacer
les barres en surnombre. Malheureusement, l'existence de ces
éditions fautives empêchent l'apparition d'éditions
correctes car la plupart des exécutants s'en contentent.
Ont ils seulement réalisé qu'elles sont fautives?
Voici un exemple particulièrement catastrophique tiré
d'une restitution de l'oeuvre de clavier de Rossi. Ce mesurage
impose un véritable "saucissonnage" et détruit
complètement la véritable pulsation, il y a de
quoi hurler !!
Les barres surajoutées sont en pointillé, ce
qui devrait mettre la puce à l'oreille de l'exécutant
mais comme ce mesurage est conforme en apparence au chiffrage,
on s'imagine que c'est que l'auteur aurait du écrire et
que c'est par fainéantise qu'il aurait supprimé
une barre sur deux. Le fait que les barres ne sont apparues que
tardivement contribue à semer le doute. En fait on doit
s'en tenir à copier strictement l'original, c'est à
l'interprête de prendre le parti qui lui convient. Dans
le cas présent, il faut articuler comme si c'était
un 3/2.
Degré de gravité
: intolérable ! Il est nécessaire de scanner les
pages qu'on veut utiliser et d'enlever les barres en pointillés
car elles entraînent de mauvais réflexes!
La graphie des ligatures
Quantité d'oeuvres anciennes ont été
défigurées parce que les ligatures entre notes
rapides n'ont pas été respectées. La liaison
des croches et doubles, par exemple doit suivre strictement l'original
car on suppose que l'absence de ligature implique que ces valeurs
ne soient pas liées. Ainsi les deux éditions existantes
de Titelouze sont fautives à cet égard, c'est pourquoi
nous avons entièrement restituée cette oeuvre d'après
l'édition originale.
EXEMPLE TITELOUZE A FAIRE
Degré de gravité
: Musicologiquement innacceptable !
Etablissement du texte (altérations
et divers) :
On a tout intérêt à
copier strictement le texte original en ce qui concerne les altérations.
Cela évite bien des "prises de tête".
Primo : le système ancien consistant à répéter
les altérations accidentelles donne un résultat
plus lisible. Il est plus naturel. Autant en rester là.
Quant aux altérations éditoriales, celles que l'on
rajoute soit parce que l'auteur les aurait oubliées, on
a le choix entre une mise entre parenthèses, comme c'est
le cas ici, mais ce n'est pas forcément la bonne solution
car cela modifie l'espacement et le dérègle quant
aux valeurs courtes. Il vaut mieux placer ces altérations
éditoriales au dessus des portées, du moinslorsque
les altérations entre parenthèses nuisent au rythme
de la typographie.
Voici à titre d'exemple une édition
moderne établie selon la convention moderne en usage pour
les altérations accidentelles, lesquelles sont valables
pour la suite de la mesure considérée. C'est franchement
moins lisible et antinaturel comme convention. On notera des
petites divergences quant à la notaiton du rythme. Là
encore une blanche liée à une noire, c'est plus
clair qu'une blanche pointée car on voit mieux où
tombe le second temps. Voici à titre de comparaison une
autre restitution qui, sans être fautive, est moins orthodoxe
:
Dans ce genre de musique, soit on a
à faire avec un original en partition italienne à
la façon moderne (c'est le cas ici) et il faut copier
stricement la répartition des voix. Soit au contraire
l'original est en voix séparées et dans ce cas
de figure, on doit répartir au mieux les voix en fonction
des mains qui les exécuteront, ce qui né&cessite
non seulement d'être un bon claviériste mais d'avoir
également une bonne connaissance de la technique et des
doigtés anciens. Notons que Diruta a donné des
conseils utiles pour les transpositions au clavier de chansons
à 4 voix fort en vogue à son époque...
Degré de gravité : la solution préconisée (une
copie à l'identique de l'original pour les altérations)
devra s'imposer. Toutefois, une mauvaise édition ou une
édition incommode du point de vue des altérations
se corrige aisément.
Mise en page (marges, espacement des
systèmes)
La mise en page est chose vitale. Beaucoup
de partitions sont rendues illisibles par l'absence de marge
harmonieuse ou parce que l'espace entre système est inférieur
ou égal à celui qui sépare les portées.
Voici un exemple de réalisation presque parfaite pris
sur le Net. Le texte est rendu de manière exemplaire,
les tournes sont correctes mais les yeux s'égarent d'un
système à l'autre sans distinguer aisément
la portée de la main droite de celle de la main gauche,
car les espaces entre portées sont égaux à
ceux entre systèmes. Noter qu'il y a pire, quand l'espace
entre portée est supérieur à cleui entre
système...
Si l'on voulait chipoter, on pourrait
critiquer l'espacement des notes mais vu la carence de la plupart
des logiciels à cet égard (y compris les "poids
lourds" du marché) on se doit d'être tolérant...
Degré de gravité : Il s'agit là
de principes élémentaires qu'on devrait appliquer
dès les premiers essais. Les éditeurs professionnels
respectent en général la règle impliquant
un plus grand espace entre système qu'entre protée
des systèmes. Mais il n'empêche que certaines éditions
manquent d'aération.
Un truc à développer : On notera que lorsqu'il est nécessaire
d'augmenter le nombre de système par page, il vaut mieux
réduire globalement le pourcentage, l'utilisateur préférera
des plus petits caractères à une tourne inutile,
si la pièce peut tenir dans 2 pages au lieu de 3. Il faut
seulement veiller à éviter trop d'écarts
d'une page à l'autre. En A4 on peut travailler sur une
base de 90% et passer à 80% si nécessaire. Cette
pratique a été mise en application dans l'édition
moderne du Livre d'orgue de Montreal... On ne guère
déplorer que la graphie du logiciel qui est un peu trop
fine pour être aisément lisible, les lignes des
portées étant trop légère*.
*Celui qui a l'oeil peut deviner
le logiciel utilisé par certains éditeurs rien
qu'à ces détails visibles dans une édition
récente de Boëly aussi bien la première édition
du Padre Narciso. Si l'on veut travailler sur photocopies il
est nécessaire de bien foncer, sinon le sportées
disparaissent quasiment.

Exemple de changement d'échelle
harmonieux
Mise en page (texte trop étiré,
pages quasiment blanches)
Si par le passé on voyait paraître
des gravures très chargées, on observerait plutôt
la tendance contraire à savoir que là ou des graveurs
sur cuivre utilisaient une page, les modernes en noircissent
deux. Enfin façon de parler...
Voici un exemple assez flagrant de ce
genre de pratique qu'il faut dénoncer avec indignation
car on ne peut pas embrasser une pharse musicale d'un seul coup
d'oeil. Le rythme n'est pas du tout suggéré. Cela
multiplie les tournes.
L'exemple ci-dessous est un des plus
beaux scandales qu'on peut citer car il s'agit d'une production
musicologique gravée sous la direction d'un des éditeurs
français les plus anciens. Les noëls dont il s'agit
existent à peu près identiques sous deux noms d'auteurs
et la version la plus tardive, en fait les mêmes noëls
repris par un neveu, est plus lisible. On trouvera ci-dessous
une page typique d'un étirement excessif avec en plus
des différences d'un système à l'autre.
Evidemment les tournes injustifiées abondent qui rendent
cette édition ionsupportable!
EXEMPLE Dandrieu pierre
Voici maintenant la même "musette"
dans l'édition du manuscrit le plus ancien, et la même
musette dans une édition moderne de la gravure du neveu.
Constatons que la première version est franchement illisible!
EXEMPLE "Joseph et bien marié"
(musette)
Mise en page ( quand deux systèmes
nagent dans une page...)
On trouvera sans difficultés
(c'est nouveau, ça vient de sortir...) des agencements
ainsi conçus !

C'est l'inverse qu'il aurait fallu faire,
soit 4 système en page de gauche et 3 à droite,
mais en faisant en sorte que les 3 de droite soient alignées
horizontalement sur ceux de gauche. Quitte à mettre un
cul de lampe pour occuper le bas de page de droite...
Degré de gravité : Ce genre d'anomalie
est sans gravité et ne gêne pas l'exécution.
Cependant son existence démontre la parte d'un certain
goût. C'est grave dans le sens où il semble que
graveurs et éditeurs aient de la m.... dans les yeux.
Nos régles de répartition
verticale des systèmes :
La règle que nous avons adoptée
est celle-ci: au cours d'une même pièce les systèmes
doivent être alignés horizontalement, au moins dans
les pages en vis-à-vis. On ne peut tolérer que
des écarts harmonieux et aucun changement d'échelle
à l'intérieur d'une pièce. Ce rythme de
répartition doit se poursuivre dans toute le cours de
la pièce.
Même chose pour deux pages en
vis-à vis comportant 2 pièces différentes.
On peut écarter un peu plus les systèmes de la
pièce la plus courte mais sans se sentir obligé
d'occuper toute la hauteur de la page.
Voici un exemple tiré du Livre
de Limoges. Il consiste à avoir utilisé une
frise pour compenser le décalage du au titre sur la page
de gauche. On pourrait du reste imaginer d'utiliser le bandeau
comme une sorte de conduit pour des pièces courtes (3
pages). On pourrait faire en sorte de donner au titre la même
hauteur qu'un système mais cela nécessiterait des
calsuls que les logiciels ne peuvent faire automatiquement.
Principes à retenir : Il faut penser à ce qu'on ferait dans
un livre de texte littéraire si les paragraphes étaient
égaux en hauteur. En somme chaque système est un
"paragraphe", de ce point de vue il est inconcevables
que les "interlignes" puissent varier d'une page à
l'autre.
Notons encore que dans un etxte ordinaire,
on ne justifier pas la dernière ligne si elle est trop
courte. De la même manière si le dernier système
ne comporte pas le nombre de mesures suffisants pour occuper
la largueur, il faut s'abstenir de les étirer.

Nota:
Les entorses à cette sorte d'harmonie signalent l'utilisation
inadéquate d'un logiciel et sent l'amateurisme à
20 lieues... Mais on les rencontre également chez des
graveurs émérites qui n'hésitent pas à
séparer les systèmes par un interlignage égal
ou même parfois supérieur à la hauteur d'un
système. Que ces graveurs professionnels n'aient point
songé à prendre modèle sur la typographie
d'un etxte dont les paragraphes seraient égaux, voilà
qui est inquiétant dans à leur capacité
à réfléchir...
Mise en page (tournes) :
Est impardonnable le fait de commencer
une pièce avec une ligne en bas de page obligeant à
une tourne inutile. Sans doute cet usage provient-il d'une époque
où les maitres de musique avaient des esclaves à
leur dévotion pour leur tourner les pages gratuitement...
Une telle nécessité est impensable dans le cas
d'un recueuil de pièces courtes commes c'est le cas ci-après
:
On notera sur l'exemple précédant
que les systèmes sont trop serrés ce qui justifie
doublement la tourne dès la fin de la courante... Alors
que penser de la même tournure dans une page où
le contenu des mesures serait par trop étiré!
Espacement régulier
des figures de notes
C'est le point faible d'une majorité
de logiciels dont les méthodes de calculs sont franchement
aberrantes. Non seulement ils calculent par mesure et non par
système mais même à l'intérieur des
mesures on se trouve parfois confronté à de véritables
inepties sans pouvoir déterminer d'où vient le
maléfice.
Voici le résultat brut d'une
pièce de Sorge en cours de mise en page. Les mesures 2
et 3 du second système sont trop lâches. Il va falloir
repasser la demi mesure du premier système en 2, après
quoi c'est le système 1 qui risque d'éccuser le
même défaut. Il faudra augmenter l'indentation du
système 1. A moins de faire repasser une demi mesure du
système 3 en fin de système 2 et ainsi de suite.
Compte-tenu de la difficulté à couper les mesure
dans certains cas d'écriture polyphonique complexe, avec
parfois des décalages aberrants d'une voix à l'uatre,
on devine la galère qui va s'ensuivre. En cas de difficulté,
il faut changer le mesurage, le cacher et rendre invisible les
barres indésirables...
Le résultat visuel doit consister
en une répartition homogène qui ne heurte pas la
vue. C'est à cette harmonie là qu'on reconnaît
une bonne gravure. Les systèmes doivent se dégager
et le rythme général doit être régulier
sans étirements ni compression disgracieuses. Mais tout
n'est pas encore joué pour autant...
Nota
: Mais ceci n'est rien à côté des anomalies
qu'on peut constater dans une des éditions des noëls
évoqués plus haut....
Aberrations modernes typiques (défiguration
du mesurage)
L'exemple ci-dessous provient d'une édition de Boyvin.
Il s'agit d'une pièce à 2 temps (en C barré).
Des doubles barres pour figurer les changements de claviers,
plus des rappels de clefs originales parfaitement inutiles ont
pour effet de rendre inintelligible la vraie pulsation de cette
pièce.
EXEMPLE
Degré de gravité
: ça fait partie des anomalies gravissimes et insupportables.
Heureusement, c'est une calamité, qui à ce degré
là, se rencontre assez rarement.
Remèdes
: 1) Il faut s'abstenir de reppaler les clefs d'origine.
Quand on adopte les clefs usuelles modernes. C'est inutile. Soit
on fait confiance au transcripteur, soit on prend un fac-simile.
Si on s'estime tenu de mentionner les clefs d'origine, il fait
les indiquer dans la marges de gauche du premier système.
2) Même si on trouve dans des sources anciennes des
exemples de double barre pour indiquer un changement de clavier,
on doit s'abstenir de copier les (très rares) conneries
des Anciens. En vérité quand on en trouve elles
sont plus discrètes. La bonne solution consiste à
mettre un trait vertical dans la portée mais sans les
barrer dans toute leur auteur. Il importe de se débrouiller
pour ne rien faire qui trouble le mesurage et l'idée qu'on
peut se faire de la vraie pulsation. Dans un tel mesurage, l'espacement
proportionnel prend toute sa valeur, en outre, il serait utile
de dégager deux groupes par un petit espacement supplémentaire
entre le temps fort et le temps faible. On est en présence
d'un problème spécifique de mesurage provenant
de la pratique italienne archaïque où on a des 3/4
et des 6/4 ou le dénominateur de la fraction pourrait
être un 2. On peut se demander si les restituteurs qui
ont signé des éditions aussi problématiques
on conscience de ce genre de problème de mesurage mal
élucidés quant à leurs bases théoriques
et historiques.
La délicate question
de l'espacement proportionnel
L'espacement entre les notes doit être
proportionnel de manière à suggérer visuellement
le rythme. Le facteur idéal est de l'ordre de 1,5 et non
de 2 qui correspondrait à la base binaire du système
rythmique en usage. Le calcul doit se faire système par
système et non à l'intérieur des mesures.
Or,
il se trouve que le logiciel leader du marché (une usine
à gaz à l'américaine) ne calcule l'espacement
proportionnel qu'à l'intérieur des mesures et donc sans
en modifier la largueur. Le résultat est CATASTROPHIQUE !!!
Sémiologie discutable
Il
y aurait tout un chapitre à développer au sujet des
conventions utilisées en matières de signes... On
reviendra sur la question un jour ou l'autre. Notons qu'il conviendrait
de s'en tenir, poutr les altérations, aux conventions d'origine
en copiant servilement la source et en laissant le soin à
l'exécutant de s'en débrouiller.
Partitions de musique vocale
Les partitions de musique vocale posent
des problèmes particulier en ce sens que l'ajout d'une
ligne de paroles à raison d'une syllabe pour une valeur
de note entraîne un décalage de l'espacement rythmique
des notes. Il faut pouvoir utiliser certaines astuces, autant
dire qu'un seul logiciel se prête vraiment à cet
exercice et il s'agit de Berlioz. Les autres sont ou inopérants
ou d'un emploi excessivement malaisé. Nous n'aborderons
pas en détail cette question mais il importe de signaler
cette difficulté à l'intention des ensembles qui
veulent graver leur propre répertoire car les lacunes
et incommodités évoquées peuvent rendre
ces restitutions inexploitables sur le plan commercial...
Revenons maintenant aux aspects généraux de
notre sujet...
La gravure traditionnelle reste-elle
supérieure à la gravure numérique ?
Aucun éditeur en France n'a conservé
d'atelier de gravure traditionnelle. Henle, en Allemagne (voir
notre page de liens) serait l'un des rares à avoir conservé
la méthode traditionnelle de gravure sur plaques par défience
envers les logiciels.
Défience justifiée en
pratique mais pas en théorie car il est parfaitement possible
de concevoir un logiciel apte à fournir un travail aussi
parfait que celui d'un bon graveur. Tel est le cas de Berlioz
qui n'a que le défaut de n'être pas "communiquant".
Etant excessivement minoritaire sur le marché, les éditeurs
ne peuvent l'imposer à des graveurs qui travaillent en
tant que fournisseurs extérieurs. Ils pourraient toutefois
l'imposer si les dirigeants actuels des firmes avaient le connaissance
du métier qu'avaient leurs ancêtres.
La gravure numérique tendrait
à produire des "horreurs", est-ce bien le cas
?
La gravure traditionnelle s'enseignait
de maître à disciple et les "maîtres"
choisissant leur disciple une sélection naturelle s'opérait
et les résultats s'en ressentaient de manière positive.
A présent, avec l'informatique
n'importe peut simproviser "graveur". Or s'il est bien
une activité qui réclame de très larges
compétences c'est bien celle-là. Non seulement
il faut être musicien et avoir la pratique d'un ou plusieurs
instruments mais il faut en plus des yeux exercés, voire
même une "mémoire photographique".
A noter que les dégâts
du à la démocratisation de la gravure sont pires
que dans le domaine de la typographie ordinaire. Ainsi et dans
ce dernier domaine on se retrouve avec des textes comportant
des signes de ponctuation doubles qui se retrouvent seul en début
de ligne faute d'espace insécable*. Un détail parmi
d'autres...
Alors avec la musique, parce que sa
mise en page pose des problèmes infiniment plus complexes,
même les grandes maisons d'édition au passé
prestigieux en viennent à produire des éditions
moches, mal commodes voire plus ou moins illisibles... Ce serait
tolérable si les prix avaient baissé en proportion
de la chute des prix de revient. Cela dit quand il s'agit de
firmes
*A noter que le langage html
les ignore...
Y a t-il différents genres de
logiciels ?
Les premiers logiciels fonctionnaient
sous DOS et exigeaient la connaissance d'un langage de commande
bien plus complexe que celui réclamé par la mise
en page d'un simple texte alphanumérique (littéraire).
Score, demeure,
de ce point de vue le "système professionnel historique".
Il est encore en usage chez certains professionnels et sa version
sous Windows est décriée. Outre la difficulté
du langage, son défaut majeur est qu'il ne permet que
la composition d'une page par fichier. Cela suppose d'opérer
les découpages d'une pièce hors logiciel avant
de commencer à travailler. Il s'agit donc d'un système
"lourd" qui ne permet pas de disposer de toute la liberté
qu'est censée procurer l'informatique.
Actuellement, tous les logiciels produisent
directement ou indirectement à l'écran le résultat
final et l'on ne peut plus se passer de ce progrès...
Existe t-il un "code typographique"
musical ?
J'ai cherché, à mes débuts
un code typographique musical. Or, il n'existe que des propositions
très sommaires qui peuvent n'être pas applicables
en musique anciennes, où, dans certains cas il est nécessaire
de respecter la graphie originelle. Il est donc des conventions
qu'il n'est pas souhaitable de "moderniser" de sorte
que cette question ne nous concerne pas vraiment.
Nous croyons qu'un "traité
de gravure" pourrait consister simplement dans un développement
plus systématique des exemples ci-dessus, ce qui suffirait
amplement, le reste étant plus affaire de musicologie
que de gravure proprement dite.
Quels serait la sélection de
logiciels à retenir ?
Les logiciels de gravure sont quasiment innombrables. Nous
en avons essayé beaucoup mais l'obligation de souplesse
à laquelle s'ajoute la nécessité de choisir
un logiciel "communiquant" a conduit à dresser
le tableau suivant :
Logiciels du "premier type"
:
- Score
- Le système MusiXTeX (Bernard Taupin)
- PMX ( orthographe ??? la liste est à compléter
éventuellement)
Logiciels du "second type"
(graphiques directs)
- Finale ou Sibelius
- Encore
- Berlioz
- Wolfgang
Que dire à propos des logiciels
du premier type ?
MusiXTeX a l'avanage sur Score de pouvoir composer
plusieurs pages d'affilée. Il permet aisément de
mixer textes et exemples musicaux et c'est là que réside
sa grande supériorité car c'est un traitement de
texte spécialisé qui inclut la musique.
De ce point de vue Finale fonctionne à l'envers.
Il faut réaliser ses exemples musicaux, en faire des images
et les incorporer dans un logiciels de PAO tel que Xpress.
Quand le texte alphanumérique est prédominant,
ceci exclut le recours à Word qui gère excessivement
mal les images surtout si elles sont nombreuses. Il produit des
fichiers d'une lourdeur affolante. Xpress est plus approprié
mais il comporte deux lacunes rédhibitoires: pas de gestion
de notes en bas de page et impossibilité d'inclure des
sauts de pages. Tout rajout au début d'un ouvrage implique
de recaler toute la mise en page de toutes les pages à
partir du rajout. On voit par là que l'informatique souffre
surtout de l'incompétence* de leurs concepteurs.
*Les problèmes évoqués
m'interdisent, depuis des années la solution d'un problème
précis. On a trouvé le moyen de confectionner des
bases de données délivrant un fichier html avec
balise de formatage (titraille, enrichissements typographique,
inclusion d'images) mais au final il n'existe pas de logiciel
de PAO capable de traduire dans son format la mise en page obtenue
en incorporant les images automatiquement. Résultat :
il s'avère impossible de fabriquer automatiquement un
ouvrage du type "dictionnaire" à partir d'une
base de donné sans avoir à retravailler manuellement
la mise en page ce qui, dans le cas d'un ouvrage de plusieurs
centaines de pages fait perdre tout le bénéfice
d'une base de données ainsi conçue. Là encore
c'est à hurler et ceci montre à quel point les
éditeurs en général peuvent être "bouchés".
Inutile de perdre son temps à discuter, ils sont tellement
persuadés de leur génie qu'ils ne veulent absolument
rien entendre. Et comme on n'a pas envie de leur dire poliment
ce qui ne va pas, force est de renoncer à toutes sortes
d'applications qui feraient de l'informatique un outil vraiment
pratique !
Nota :
Score et MusiXTeX possèdent le fameux espacement
traditionnel, ce qui est un avantage considérable.
Mais leur utilisation est laborieuse.
Il faut avoir travaillé sous DOS ou être versé
dans les lagages de programmation tels le C, le Fortran etc pour
n'être pas complètement "largué",
la plus grande partie du travail se faisant à l'aveugle...
Dans notre groupe, Jean-Pierre Coulon est un inconditionnel
de MusiXTeX et je comprends qu'il n'ait pas envie de changer.
Les résultats sont édifiants.
|
A quoi rime le classement adopté
pour les logiciels du deuxième type ?
Finale et Sibelius ont été placés
en tête parce qu'il s'agit des leaders du marché.
L'effet d'entraînement et l'obligation de pouvoir communiquer
est telle qu'on en sera pratiquement réduit à adopter
Finale. Je le déplore car
si les résultats obtenus sont assez beaux, un oeil exercé
ne manquera pas de discerner l'absence d'espacement traditionnel.
Un révolution reste à accomplir dans Finale
!!
Disons le clairement, l'inclusion d'un véritable
espacement traditionnel pourrait produire dans Finale
une révolution qui justifierait les louanges (largement
imméritées) dont bénéficie ce produit.
Son côté "usine à gaz" qui rend
sa prise en mains difficile pourrait être passée
sous silence si l'éditeur décidait d'ajouter l'option
en question. |
J'ai placé Encore en seconde position car il
permet de faire d'assez bonnes partitions sans trop de complications.
Néanmoins son prix, comparé à ses limites
quand au choix fort restreint des signes existant dans ses palettes,
s'avère prohibitif. Vu son peu de succès, ce logiciel
est condamné à ne point évoluer de façon
décisive.
Reste Wolfgang et Berlioz!
A propos de Berlioz
Si on n'a aucune obligation de collaborer et donc de produire
des "fichiers communiquants", c'est Berlioz
(http://www.berlioz.tm.fr)
qui s'impose car il est entièrement graphique et il comporte
l'espacement traditionnel tant désiré des
bons graveurs. C'est le logiciel que j'aurais choisi si la plupart
des mambres de l'équipe n'avaient pointy déjà
décidé de recourir au logiciel le plus populaire
dans les conservatoires.
A ce propos je dois réparer l'erreur commise dans la
précédante version. Par suite d'une mauvaise lecture
j'avais cru que Berlioz était incapable de jouer
la musique qu'il permet d'écrire. Il permet en fait de
contrôler à l'oreille au moins sommairement ce qu'on
a écrit (ce qui évite beaucoup de fatigue oculaire...).
Si ses performances Midi sont limitées, c'est sans incidence
car à moins d'avoir un fichier Midi polyphonique et multicanal,
il est impossible en important un fichier midi polyphonique d'obtenir
un résultat graphique satisfaisant. Les cas où
l'existence d'un fichier midi peut limiter le travail de saisie
sont donc excessivement rares pour ne point dire inexistants.
Berlioz est d'une utilisation plus aisée et
plus sûre sur Mac car sur PC tout ce qui est à base
de Postcript peut donner lieu à des "effets
pervers" plus ou moins aléatoires. On s'en rend du
reste aisément compte avec les fichiers pdf quand il faut
y embarquer des polices musicales. Les résultats peuvent
différer suivant les machines et on se heurte à
des anomalies relativement rares mais néanmoins très
empoisonnantes...
Notons encore que si Berlioz n'a été
adopté que par deux ou trois éditeurs, tel le Centre
de Musique Baroque de Versailles, cela tend à indiquer
en fait que bien certaines éditeurs feraient mieux de
vendre des frites plutôt que de la musique. On peut du
reste se demander combien sont encore conscients de ce qui fait
la qualité d'une belle édition musicale* ?
En conclusion, Berlioz a tout pour plaire à
un graveur exigeant sauf qu'il conduit à l'isolement de
celui qui le pratique.
Wolfgang
et la notation mensuraliste?
J'ai essayé Wolfgang qui ne m'a pas séduit
parce que les problèmes causé par un logiciel excessivement
solfégique comme le sont la plupart (sauf Berlioz
et Wolfgang) peuvent être contournés en trompant
le logiciel et en occultant les fausses informations qu'on doit
lui donner. C'est la chose la plus emmerdante qui soit mais on
s'y fait avec un peu de méthode. Le Livre de Limoges
comporte des mesures qui mathématiquement comptent trop
de notes mais on n'a rencontré aucune impossibilité
quant au strict respect du manuscrit.
Si j'en juge par le résultat obtenu dans une édition
de Frescobaldi citée en exemple par Etienne Darbelay,
le concepteur de Wolfgang, ce logiciel ne comporterait
pas d'espacement traditionnel comme j'ai pu le constater
en travaillant d'arrache pied sur les Cento partite qui
soit dit en passant comportent une ou deux énigmes quant
au mesurage...
Ainsi, j'ai discerné des irrégularités
dans le serrage des mesures qui prouvent que le logiciel calcule
les espacements par mesure et non par système comme devraient
le faire tous les logiciels. Où alors c'est que l'auteur
de la gravure serait incapable de tirer le meilleur profit de
l'outil qu'il a conçu.
En tous les cas, le résultat cité en exemple
n'est pas susceptible d'emporter l'adhésion d'un oeil
exercé. Je parle de la qualité esthétique
de la gravure car la haute qualité musicologique de l'édition
en question emporte la préférence sans discussion
possible sur ses concurrentes!
Ne faudrait-il pas aborder les critères
de qualité musicologique?
Certes mais c'est une toute autre histoire et la seule chose
qu'on puisse faire ici c'est de bien distinguer les problèmes.
La qualité musicologique d'une édition devrait
l'emporter en principe sur sa qualité graphique mais comme
les avis varient en ce qui concerne les critères de qualité
musicologique, on laissera cette question en suspens...
La qualité musicologique, est-ce que ça consiste
à rappeler les clefs originelles de la source par des
petites clefs si c'est pour élargir les mesures au point
que la pulsation devient indiscernable? Surtout si c'est pour
introduire des fautes d'altérations et les mettre sur
le compte d'un Grigny en l'accusant d'avoir eu une oreille un
peu spéciale comme l'a affirmé un "Saint Norbert"?
C'est là un domaine où il y a manifestement
des coups de pied au c.. qui se sont perdus dans la nature et
je regrette de n'avoir pas eu voix au chapitre en une époque
où l'on aurait pu les distribuer généreusement
afin d'étouffer dans l'oeuf certaines pratiques routinières
qui perdurent excessivement. Mais quelque soit le sujet abordé,
j'ai toujours eu un peu l'impression d'atterrir au milieu d'Acédémies
dirigées par des fous plus ou moins furieux...
L'espacement traditionnel qu'est-ce
que c'est ?
C'est ce plus qui a rendu les gravures françaises plus
élégantes que les gravure allemande. D'après
Dominique Montel, les allemands ont excellé quand à
l'élaboration d'un "code typographique" (choix
et arrangement des signes) qui s'est plus ou moins imposé
tandis que les français ont soigné les proportions
d'espacement* à raison des différents signes afin
que ces espacement suggèrent plus fidèlement le
rythme.
*Les perfectionnistes s'ccordent
sur le fait qu'elle se situerait entre 1,4 et 1,5 soit 1,3-1,5
par excès.
Le seul moyen de faire la différence réside
dans des exemples. Voir ceux figurant plus haut. Voir éventuellement
le site de Dominique Montel (http://berlioz.fr.fm).
Ou en sont les logiciels d'OCR musical?
Pour que l'OCR musical serve à quelque chose, plusieurs
conditions doivent être réunies:
- Que la reconnaissance soit fidèle (peu de fautes et
disposition conforme à l'original)
- Que le format de fichier délivré soit reconnu
par le logiciel de gravure qu'on utilise afin de pouvoir remanier
le texte et la mise en page.
Malheureusement MidiScan, fournit anciennement avec
Finale était très insatisfaisant quand à
la reconnaissance des notes.
Smart Score a marqué un progrès sensible
dans ce sens mais il subsiste des problèmes quant à
reconnaître les mesurages non conventionnels. Exemple:
un 3/4 peut-être interprêté comme 4/4 et un
silence est ajouté dans chaque mesure et il est impossible
de changer le mesurage sans perdre une partie des bonnes informations.
C'est encore pire quand le mesurage est typique d'une pratique
ancienne. D'après mes essais la version "légère"
et la version "pro" se valent. En fait la supériorité
de cette dernière tient au fait qu'elle récupère
aussi les textes (titres et indications dans les portées),
ce qui n'est certes pas le plus important.
D'après mes propres essais, SharpEye est infiniment
supérieur à MidiScan et sans doute à
Smart Score. Malheureusement SharpEye ne sauvegarde
le produit d'un scan qu'au format Midi et au format niff. Le
premier est inutilisable graphiquement tandis à moins
d'avoir scannée une partition en voix séparées
tandis que que le second n'est utilisé que par un seul
logiciel de gravure dont les limitations sont telles que Smart
Score est seul à pouvoir demeurer en piste.
Toutefois, les problèmes évoqués plus
haut sont tels qu'il est encore impossible de scanner une mauvaise
édition moderne existante afin de l'améliorer tout
en s'épargnant une saisie trop fastidieuse. Les mauvaises
éditions ont donc encore de beaux jours devant elles.
A ce propos, ce n'est point un hasard si le jeu d'une certaine
firme éditoriale américaine (spécialisée
dans l'adjonction de barres de mesures non originales) aura consisté
à multiplier, le plus vite possible, la restitution de
certaines oeuvres de clavier, notamment italiennes. Il s'agissiat
d'occuper le marché et à partir du moment où
une édition existe, les éditeurs conscients de
ses fautes hésitent à en produire une nouvelle
surtout quand cela concerne des oeuvres appelées à
une diffusion assez restreinte. Il semble que le problème
évoqué ne pourra guère se solutionner qu'avec
la faillite complète des éditeurs concernés.
Il semble en effet que les volumes épuisés de la
firme à laquelle on pense ne seront pas réédités
faute de rentabilité. Mais avant que tous n'aient disparu,
le niveau des océans risque d'amputer gravement les terres
fermes...
Quel logiciel choisir en définitive
?
La bonne question serait plutôt
celle de savoir si un choix réel existe bien du fait du
phénomène d'entrainement commercial évoqué
plus haut! La réponse est douteuse...
Sibelius
gagne du terrain. il est sans doute plus simple que Finale
mais il est sans doute moins riche. Il serait intéressant
d'avoir un véritable comparatif
J'en suis réduit pour ma part à souhaiter que
l'éditeur de Finale finisse par daigner inclure
une vraie fonction d'espacement traditionnel dans
ce produit. Ce serait, je le répète, une véritable
révolution qui pourrait constituer un argument de vente.
Mais un éditeur américain comme Coda peut-il,
par les temps qui courent, reconnaître la supériorité
de ce mode de calcul bien français? Le bon goût
français est en assez bonne odeur parmi l'élite
américaine et c'est un motif d'espérer...
J'avoue ne pas savoir à quoi correspondent les fonctions
d'espacement qui existent dans Finale. Je ne peux donc
qu'inciter les utilisateurs voire les importateurs à se
mobiliser pour convaincre l'éditeur de combler un manque
hautement regrettable.
La seule chose que Finale ne pourrait pas faire, c'est superposer
des portées avec un mesurage différent dans un
même système mais le cas est si rare que ce n'est
pas un empêchement. En contrepartie, le choix des polices
est considérable et l'on peut créer les signes
qui manqueraient...
DD
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